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Table ronde : la psychomotricité

La prévention primaire passe par l’information de nos interlocuteurs : patients, aidants et professionnels, mais aussi par notre propre information et formation sur les pathologies, les techniques d’intervention et les réseaux professionnels et associatifs existants. Dans cette optique, il nous a semblé utile d’approfondir nos connaissances sur les autres professions de santé, leurs interventions et leur complémentarité avec l’orthophonie.

 

L’APOH a ainsi proposé aux orthophonistes de l’Hérault (adhérents ou non) une table ronde sur la profession de psychomotricien, aimablement représentée par Mme RITTER travaillant en exercice salarié à la fois en pédopsychiatrie (CHU Saint Eloi) et en psychiatrie adulte (unité des 15-25 ans à La Colombière), et Mme COULET exerçant en cabinet libéral et participant à des ateliers préventifs en PMI.

 

Après un bref rappel des origines de la psychomotricité dans les années 1960 impulsée par De Ajuriaguerra s’interrogeant sur la croisée des domaines somatiques et psychiques, les intervenantes ont rappelé l’importance des fondements sensori-moteurs pour entrer dans une représentation plus symbolique, l’organisation tonique et posturale nourrissant le développement psychoaffectif et inversement.

Depuis 1988, le décret de compétence des psychomotriciens les autorise, sur ordonnance médicale, à évaluer les différents aspects du trouble psychomoteur, à réaliser une éducation précoce et à mettre en œuvre une rééducation.

Nous avons partagé sur la complémentarité avec l’orthophonie qui s’observe notamment dans :

-la motricité (Trouble de l’acquisition de la coordination, trouble de la cognition mathématique, …),

-la graphomotricité,

-l’organisation temporo-spatiale,

-la régulation tonique (hypotonie bucco-faciale, tics, bégaiement, …),

-la sensori-motricité (Haut Potentiel Intellectuel, Troubles du Spectre Autistique, Troubles de l’oralité, troubles de l’attention…),

-la communication verbale et non-verbale, etc.

 

Notre débat s’est ensuite porté sur les troubles de l’acquisition de la coordination (TAC ou dyspraxies) à partir de vidéos de techniques de rééducation en psychomotricité notamment la Co-Op (Cognitive Orientation to dialy occupational performance). Celle-ci consiste à séquencer à l’écrit et en réalisation une action présente dans le quotidien de l’enfant.

Puis la sensori-motricité et les travaux de M. Bullinger ont permis de souligner, par les croisements de nos cliniques, l’efficacité des interventions pluridisciplinaires.

Les comorbidités évoquées ont aussi laissé émerger des échanges sur le caractère primaire et secondaire des troubles de l’attention et leur traitement.

La table ronde s’est achevée autour des limites d’accès aux interventions en psychomotricité par la non-prise en charge de la sécurité sociale, malgré des financements liés à la reconnaissance de handicap (MDPH), de certaines mutuelles et selon les situations sociales (assistance sociale, aide sociale à l’enfance).

 

Des associations de psychomotriciens réalisent des actions dans notre département : l’Association Psychomot Lib’Hérault, ou encore La Locomotrice sur Clermont l’Hérault.

Nous remercions les intervenantes et les participants pour ces échanges constructifs tant dans la précision de nos interventions communes que dans les liens que nous avons pu resserrer entre nos 2 professions.